La scolarisation est, pour les enfants et adolescents en situation de handicap comme pour les autres, un enjeu clé de leur insertion sociale. Si, dans le premier degré, la scolarisation est relativement bonne, le problème devient majeur dans le second degré. En effet, les Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire (ULIS) et les Instituts Médicaux Educatifs (IME) ne permettent pas de couvrir les besoins en matière d’accueil des jeunes : quand la scolarisation en milieu ordinaire n’est pas possible, les structures médico-sociales offrent une prise en charge globale, qui concerne 115 000 jeunes. 58% y sont à temps plein. Près d’un quart des jeunes n’y trouvent pas de place ; cette proportion atteint 94% en cas de polyhandicap et 78% en cas de retard mental profond et sévère (sources Ministère de l’Education Nationale et des Affaires Sociales).

 

Il est donc fondamental, à l’heure où l’inclusion des personnes en situation de handicap se veut un enjeu majeur de notre société, de proposer plus de lieux d’accueil pour ces jeunes qui se retrouvent à la maison proposant par la même occasion un répit aux familles qui sont en charge de ces jeunes.

 

Le principe général de ce lieu d’accueil est de mettre en place des prises en charge personnalisées, élaborées en étroite relation avec les familles afin de favoriser l’épanouissement de jeunes handicapés mentaux et de leur permettre la meilleure insertion sociale possible. Ce projet novateur  poursuit, dès sa mise en place, six objectifs correspondant à autant de problématiques  de remédiation à l’insuffisance d’établissements d’accueil pour jeunes handicapés mentaux :

 

-        Permettre aux jeunes de rester en contact avec d’autres jeunes de leur âge afin de partager une vie sociale, de développer leurs capacités, de jouer et de s’épanouir dans une structure adaptée à leurs besoins ;

 

 

-        Assurer une poursuite de la formation initiale par des activités adaptées et des méthodes pédagogiques alternatives afin de permettre à chaque jeune de continuer à progresser à son rythme et en fonction de ses besoins propres ;

 

 

-        Donner la possibilité aux parents de disposer d’un peu de temps pour eux, particulièrement si l’enfant est gardé à la maison à temps plein ou même à temps partiel tout en se sentant confiant dans la structure qui accueille leur enfant ; 

 

-        Mettre en place des activités pédagogiques visant l’accès à plus d’autonomie et de prise de responsabilités afin d’aider ces futurs adultes à accéder à un apprentissage professionnel adapté à chaque situation et ainsi leur permettre de devenir citoyens  à part entière de la cité, ce qui est encore trop peu le cas pour bon nombre de personnes en situation de handicap cognitif ;

 

 

-        Proposer des éléments de socialisation à travers des actions spécifiques et régulières car le principe de cette structure est bien d’ouvrir les jeunes sur l’environnement extérieur et non pas de les faire se replier sur eux-mêmes ;

 

-        Créer une réelle collaboration et un réel dialogue autour du jeune en intégrant au projet personnalisé de l’enfant : la famille, les thérapeutes, les établissements de formation professionnelle et l’équipe de la structure des Lutins par un dialogue quotidien avec les familles et de fréquentes réunions avec l’ensemble des intervenants auprès du jeune ;

 

Il ne s’agit pas d’un établissement expérimental, même si cette dimension ne saurait être absente du projet, mais d’une structure alternative pérenne, répondant à des situations spécifiques non traitées ou incomplètement traitées par l’institution.